Ce n’est plus étrange d’écrire son journal intime sur les réseaux sociaux. Moi aussi, je griffonnais des histoires banales sur un blog. Mais au fur à mesure que Facebook ou Twitter sont devenus aussi à la mode que les blogs, j’ai arrêté d’écrire sur ces espaces. Qu’est-ce qui a changé par rapport au blog. Est-ce que simplement le temps a passé ? Bien que l’on ait des amis ou des followers, j’ai quand même l’impression de parler tout seul, dans le vide. Je crois qu’un blog m’a semblé plus comme un espace personnel. Ma chambre, chez moi. Même si c’est un monologue, son premier écho — malgré le fait qu’il soit sur l’internet — se faisait dans cet espace personnel encadré par moi. Cependant, j’ai l’impression que sur Facebook ou Twitter, tout le monde parle de son côté dans un seul et même espace. De nombreuses paroles pas vraiment publiques ni vraiment privées se mêlent simultanément, apparaissent dans un flux sans fin, dit fil d’actualité, et s’effleurent, s’entassent. En tout cas, je ressens que les mots que j’exprime se dissipent avant même de provoquer une résonnance sur le fil du temps qui s’appelle le flux d’actualité.
Sooha Kim, l’auteure d’Éditions Mensuelles de mars, écrit sur Facebook. Elle poste aussi des photos. Ce qu’elle écrit, ce sont parfois des murmures un peu bruts ou des notes de lecture d’un livre ou d’un film. C’est justement un journal intime. Désormais, peut-être se pose une question. Pourquoi elle ? Pour quoi ? Pourquoi transférer sur le papier ses journaux intimes, les écrits mis en ligne sur Facebook, les écrits qui peuvent se dissiper sur l’écran, sur le flux d’actualité, cela en faisant une sélection, en les traduisant, en les imprimant ? C’est parce que les paroles qu’elle donne dans cet espace vide, le flux d’actualité, se dirigent-elles vers un quelque part, vers quelqu’un, sans être dispersé, sans être diffusé.
Souvent, elle adresse la parole à quelqu’un dans son journal. Sur le fil qui se relie sans fin, dans un espace vide, soudain, le « tu » apparaît. Elle « te » fait des insultes, elle parle de sa douleur que « tu » lui as donnée. Le journal intime qu’elle écrit sur Facebook, il est à la fois une parole adressée à quelqu’un ainsi qu’un monologue. Je voudrais déplacer ce destinataire mystérieux — dont elle seule connaît l’identité — vers la lettre. Sans que cela devienne une parole errante dans une foule d’inconnus nombreux et insaisissable, je voudrais poster une lettre qui s’adresse de manière sûre à quelqu’un, à une personne, qui sera lue par une seule personne, qui a un destinataire anonyme.
J’ai fait un tri de ses publications Facebook depuis 2015 jusqu’à aujourd’hui, celles qui s’adressent à quelqu’un et qui peuvent montrer son univers à elle. Tout de suite après, je me suis demandé si ces lettres pourraient devenir un livre. Un livre a une dernière page et qu’elle soit combientième page, il a une fin. Puis, nous fermons le livre. Mais son journal intime n’aura probablement pas de fin. Tout du moins, sur un flux d’actualité qui se recharge toutes les secondes.
Ensuite, il y a des photos, les photos qu’elle a mises sur Facebook. Si ses écrits sont eux-mêmes un journal intime sur Facebook, autrement dit ils ne sont pas des réécritures de brouillons qu’elle aurait écrits ailleurs, et que Facebook a un sens pour elle en tant que journal intime personnel, les photos qu’elle poste sur Facebook la montrent et l’exposent plus directement. Elle choisit certaines photos parmi les nombreuses photos sur son portable, et elle les partage. Ces photos se situent quelque part entre deux positions, paradoxalement privées et publiques en même temps. Ces photos, en les attachant à une lettre, glissent discrètement dans un espace plus personnel.
Vous avez reçu une lettre. Vous avez sûrement reçu la deuxième. Une lettre deviendra une page d’un livre qui ne se réalisera pas et nous — vous, elle et moi — ne verrons jamais la dernière page de ce livre. Aujourd’hui encore, un nouveau journal sera écrit, et une page sera ajoutée au livre.
— Woosung Sohn
이제 자신의 일기를 소셜네트워크에 쓰는 일이 더 이상 낯설지 않은 일이 되었다. 나 역시 블로그에다가 사소한 이야기들을 끄적거리기도 했었으니까. 그런데 블로그보다 페이스북이나 트위터가 유행하면서 그러한 공간에 주저리주저리 쓰는 일을 그만 두었다. 블로그에다가 글을 썼을 때와 무엇이 달라졌기 때문일까. 단순히 시간이 지나서였을까. 아무리 친구가 있고 팔로워가 있다고 하더라도 왠지 허공에다가 대고 혼잣말하는 기분이 들었기 때문이다. 아무래도 블로그는 내 공간이라는 느낌이 있었던 것 같다. 내 방, 내 집. 혼잣말이라고 하더라도 그 말의 첫 공명은 (아무리 인터넷상이지만) 내가 만든 나의 사적인 공간 안에서 일어났다. 하지만 페이스북이나 트위터는 모두가 한 공간 안에서 각자 말을 하는 기분이 든다. 사적이지도 공적이지도 않은 수많은 말들이 실시간으로 섞이고 그 말들이 타임라인이라는 끝없는 흐름 속에서 나타나고, 스쳐 지나가고, 쌓여가는 것이다. 적어도 타임라인이라는 시간의 끈 위에서 내가 뱉은 말들이 미처 공명을 일으키기도 전에 흩어지는 기분이 들곤 한다.
3월 에디씨옹 멍슈엘의 작가 김수하는 페이스북에 글을 쓴다. 사진도 올린다. 그가 쓰는 글은 정리되지 않은 넋두리일 때도 있고, 영화나 책을 보고 난 뒤의 감상문일 때도 있다. 그야말로 일기이다. 그럼 이제 이 질문을 할 수 있을 것이다. 굳이 왜? 굳이 왜 그의 일기를, 페이스북에 쓰인 글들을, 화면 속에서, 타임라인 속에서 흩어질 수도 있는 글들을 고르고, 번역하고, 인쇄함으로써 종이에 옮기려고 한 것일까? 그 이유는 타임라인이라는 허공의 공간에서 그가 내뱉은 말들이 방향 없이 흩어지지 않고, 어디론가, 누군가에게 향하고 있었기 때문이다.
종종 그는 일기를 통해 누군가에게 말을 걸고 있다. 허공에서 끝없이 이어지는 시간의 끈 위에서 느닷없이 ‘너’가 등장한다. 그는 ‘너’에게 욕을 퍼붓기도 하고, ‘너’에게서 받은 고통을 호소하기도 한다.페이스북에서 그가 쓰는 일기는 누군가에게 하는 말이자 혼잣말이다. 나는 그 알 수 없는 (그만 알고 있을) 대상을 편지로 옮기고자 하였다. 수없이 잡히지 않는 익명들 속에서 떠돌아다니는 말이 아닌, 반드시 누군가에게, 단 한 사람의 익명에게 읽힐, 받는 사람이 있는 편지로 말이다.
나는 2015년부터 최근까지 그가 페이스북에 쓴 글 중에서 누군가에게 향하는 글들, 그리고 그의 세계를 보여줄 수 있는 일련의 일기들을 추슬렀고, 번역하였다. 그리고 나니, 이 편지들이 책이 될 수 있겠느냔 의문이 들었다. 책은 몇 번째 페이지가 되었던 마지막 페이지가 있고, 끝이 있다. 그리고 우린 책을 덮는다. 하지만 그의 일기는 그렇지 않다. 적어도 매 순간 새로 고침 되는 타임라인에서는 말이다. 그리고 사진이 있다. 그가 페이스북에 올린 사진들이다. 그의 글이 페이스북에서 그 자체로 일기가 되었다면, 다시 말해 어디엔가 미리 써두었던 것을 옮겨 쓴 것이 아니라, 페이스북 자체가 일기장으로써 의미를 가진다면, 그가 올린 사진은 보다 직접 자신을 보여주고, 드러낸다. 핸드폰에서 찍은 수많은 사진 중 특정 사진들을 고르고 공유를 한다. 이 사진들은 그의 페이스북이라는 역설적으로 사적이자 공적인 공간 그 중간 어디엔가 있는 것이다. 이 사진들은 한 장의 편지와 함께 엮이면서, 좀 더 사적인 공간으로 은밀하게 끼어들게 된다.
당신은 그가 보낸 한 장의 편지를 받았다. 그리고 두 번째 편지도 받았을 것이다. 한 장의 편지는 이루어질 수 없는 책의 한 페이지가 될 것이고, 우리는 (나도, 그도, 당신도) 그 책의 마지막 장을 보지 못할 것이다. 오늘도 새로운 일기가 쓰일 것이고, 책의 한 페이지가 늘어날 것이다.
— 손우성
It's no longer strange to write your diary on social networks. I too used to scribble banal stories on a blog. But as Facebook or Twitter became as fashionable as blogs, I stopped writing on these spaces. What's changed about blogging? Has time just gone by? Even though we have friends or followers, I still feel like I'm talking to myself, in a vacuum. I think a blog seemed more like a personal space to me. My room, my home. Even though it's a monologue, its first echo — despite the fact that it's on the internet — was in this personal space framed by me. However, I have the impression that on Facebook or Twitter, everyone talks about their side in one and the same space. Many words that are not really public or really private are mixed together, appear in an endless stream, called a news feed, and are brushed against each other, piled up. In any case, I feel that the words I express dissipate even before they cause a resonance in the course of time, which is called the news flow.
Sooha Kim, the author of Éditions Mensuelles de Mars, writes on Facebook. She also posts photos. What she writes are sometimes whispers that are a little rough or notes from a book or a movie. It's just a diary. Now, maybe there's a question on her mind. Why her? Why her? Why transfer her diaries to paper, the writings posted on Facebook, the writings that can dissipate on the screen, on the news feed, by making a selection, translating them, printing them? It is because the words she gives in this empty space, the news flow, are they heading somewhere, towards someone, without being dispersed, without being broadcast.
Often she speaks to someone in her newspaper. On the thread that connects endlessly, in an empty space, suddenly the "you" appears. She "you" insults you, she talks about her pain that "you" gave her. The diary she writes in Facebook is both a word to someone and a monologue. I would like to move this mysterious recipient - whose identity only she knows - to the letter. Without it becoming a wandering word in an elusive crowd of strangers, I would like to post a letter that is addressed in a safe way to someone, to one person, to be read by one person, who has an anonymous addressee.
I've sorted through her Facebook posts from 2015 until today, the ones that are addressed to someone and can show her world to her. Immediately afterwards, I wondered if these letters could become a book. A book has a last page, and whether it's a full page, it has an end. Then we close the book. But her diary probably won't have an ending. At least, on a news feed that reloads every second.
Then there are photos, the photos she put on Facebook. If her writings are themselves a diary on Facebook, in other words they are not rewritings of drafts she would have written elsewhere, and Facebook has meaning for her as a personal diary, the photos she posts on Facebook show her and expose her more directly. She chooses some of the many photos from her cell phone and shares them. These photos are somewhere between two positions, paradoxically private and public at the same time. These photos, by attaching them to a letter, slip discreetly into a more personal space.
You received a letter. You must have received the second one. A letter will become a page in a book that will never come true and we — you, she and I — will never see the last page of that book. Even today, a new diary will be written, and a page will be added to the book.
— Woosung Sohn
Texte, Photographie : © Sooha Kim
글, 사진 : © 김수하
Text, Photograph: © Sooha Kim
Concept, Production, Traduction : Woosung Sohn
컨셉, 제작, 번역 : 손우성
Concept, Production, Translation: Woosung Sohn
Lecture, Correction : Hubert Crabières
교정 : 유베르 크라비에르
Proof reading: Hubert Crabières
190x105mm
190x105mm
190x105mm
260p
260쪽
260p
Impression laser, Tirage photo Frontier
디지털 인쇄
Laser printing, Frontier photo
43 exemplaires
43부
43 copies
Épuisé
절판
Out of Print
Éditions Mensuelles
03/2018
Ce n’est plus étrange d’écrire son journal intime sur les réseaux sociaux. Moi aussi, je griffonnais des histoires banales sur un blog. Mais au fur à mesure que Facebook ou Twitter sont devenus aussi à la mode que les blogs, j’ai arrêté d’écrire sur ces espaces. Qu’est-ce qui a changé par rapport au blog. Est-ce que simplement le temps a passé ? Bien que l’on ait des amis ou des followers, j’ai quand même l’impression de parler tout seul, dans le vide. Je crois qu’un blog m’a semblé plus comme un espace personnel. Ma chambre, chez moi. Même si c’est un monologue, son premier écho — malgré le fait qu’il soit sur l’internet — se faisait dans cet espace personnel encadré par moi. Cependant, j’ai l’impression que sur Facebook ou Twitter, tout le monde parle de son côté dans un seul et même espace. De nombreuses paroles pas vraiment publiques ni vraiment privées se mêlent simultanément, apparaissent dans un flux sans fin, dit fil d’actualité, et s’effleurent, s’entassent. En tout cas, je ressens que les mots que j’exprime se dissipent avant même de provoquer une résonnance sur le fil du temps qui s’appelle le flux d’actualité.
Sooha Kim, l’auteure d’Éditions Mensuelles de mars, écrit sur Facebook. Elle poste aussi des photos. Ce qu’elle écrit, ce sont parfois des murmures un peu bruts ou des notes de lecture d’un livre ou d’un film. C’est justement un journal intime. Désormais, peut-être se pose une question. Pourquoi elle ? Pour quoi ? Pourquoi transférer sur le papier ses journaux intimes, les écrits mis en ligne sur Facebook, les écrits qui peuvent se dissiper sur l’écran, sur le flux d’actualité, cela en faisant une sélection, en les traduisant, en les imprimant ? C’est parce que les paroles qu’elle donne dans cet espace vide, le flux d’actualité, se dirigent-elles vers un quelque part, vers quelqu’un, sans être dispersé, sans être diffusé.
Souvent, elle adresse la parole à quelqu’un dans son journal. Sur le fil qui se relie sans fin, dans un espace vide, soudain, le « tu » apparaît. Elle « te » fait des insultes, elle parle de sa douleur que « tu » lui as donnée. Le journal intime qu’elle écrit sur Facebook, il est à la fois une parole adressée à quelqu’un ainsi qu’un monologue. Je voudrais déplacer ce destinataire mystérieux — dont elle seule connaît l’identité — vers la lettre. Sans que cela devienne une parole errante dans une foule d’inconnus nombreux et insaisissable, je voudrais poster une lettre qui s’adresse de manière sûre à quelqu’un, à une personne, qui sera lue par une seule personne, qui a un destinataire anonyme.
J’ai fait un tri de ses publications Facebook depuis 2015 jusqu’à aujourd’hui, celles qui s’adressent à quelqu’un et qui peuvent montrer son univers à elle. Tout de suite après, je me suis demandé si ces lettres pourraient devenir un livre. Un livre a une dernière page et qu’elle soit combientième page, il a une fin. Puis, nous fermons le livre. Mais son journal intime n’aura probablement pas de fin. Tout du moins, sur un flux d’actualité qui se recharge toutes les secondes.
Ensuite, il y a des photos, les photos qu’elle a mises sur Facebook. Si ses écrits sont eux-mêmes un journal intime sur Facebook, autrement dit ils ne sont pas des réécritures de brouillons qu’elle aurait écrits ailleurs, et que Facebook a un sens pour elle en tant que journal intime personnel, les photos qu’elle poste sur Facebook la montrent et l’exposent plus directement. Elle choisit certaines photos parmi les nombreuses photos sur son portable, et elle les partage. Ces photos se situent quelque part entre deux positions, paradoxalement privées et publiques en même temps. Ces photos, en les attachant à une lettre, glissent discrètement dans un espace plus personnel.
Vous avez reçu une lettre. Vous avez sûrement reçu la deuxième. Une lettre deviendra une page d’un livre qui ne se réalisera pas et nous — vous, elle et moi — ne verrons jamais la dernière page de ce livre. Aujourd’hui encore, un nouveau journal sera écrit, et une page sera ajoutée au livre.
— Woosung Sohn
Texte, Photographie : © Sooha Kim
Concept, Production, Traduction : Woosung Sohn
Lecture, Correction : Hubert Crabières
190x105mm
260p
Impression laser, Tirage photo Frontier
43 exemplaires
Épuisé
이제 자신의 일기를 소셜네트워크에 쓰는 일이 더 이상 낯설지 않은 일이 되었다. 나 역시 블로그에다가 사소한 이야기들을 끄적거리기도 했었으니까. 그런데 블로그보다 페이스북이나 트위터가 유행하면서 그러한 공간에 주저리주저리 쓰는 일을 그만 두었다. 블로그에다가 글을 썼을 때와 무엇이 달라졌기 때문일까. 단순히 시간이 지나서였을까. 아무리 친구가 있고 팔로워가 있다고 하더라도 왠지 허공에다가 대고 혼잣말하는 기분이 들었기 때문이다. 아무래도 블로그는 내 공간이라는 느낌이 있었던 것 같다. 내 방, 내 집. 혼잣말이라고 하더라도 그 말의 첫 공명은 (아무리 인터넷상이지만) 내가 만든 나의 사적인 공간 안에서 일어났다. 하지만 페이스북이나 트위터는 모두가 한 공간 안에서 각자 말을 하는 기분이 든다. 사적이지도 공적이지도 않은 수많은 말들이 실시간으로 섞이고 그 말들이 타임라인이라는 끝없는 흐름 속에서 나타나고, 스쳐 지나가고, 쌓여가는 것이다. 적어도 타임라인이라는 시간의 끈 위에서 내가 뱉은 말들이 미처 공명을 일으키기도 전에 흩어지는 기분이 들곤 한다.
3월 에디씨옹 멍슈엘의 작가 김수하는 페이스북에 글을 쓴다. 사진도 올린다. 그가 쓰는 글은 정리되지 않은 넋두리일 때도 있고, 영화나 책을 보고 난 뒤의 감상문일 때도 있다. 그야말로 일기이다. 그럼 이제 이 질문을 할 수 있을 것이다. 굳이 왜? 굳이 왜 그의 일기를, 페이스북에 쓰인 글들을, 화면 속에서, 타임라인 속에서 흩어질 수도 있는 글들을 고르고, 번역하고, 인쇄함으로써 종이에 옮기려고 한 것일까? 그 이유는 타임라인이라는 허공의 공간에서 그가 내뱉은 말들이 방향 없이 흩어지지 않고, 어디론가, 누군가에게 향하고 있었기 때문이다.
종종 그는 일기를 통해 누군가에게 말을 걸고 있다. 허공에서 끝없이 이어지는 시간의 끈 위에서 느닷없이 ‘너’가 등장한다. 그는 ‘너’에게 욕을 퍼붓기도 하고, ‘너’에게서 받은 고통을 호소하기도 한다.페이스북에서 그가 쓰는 일기는 누군가에게 하는 말이자 혼잣말이다. 나는 그 알 수 없는 (그만 알고 있을) 대상을 편지로 옮기고자 하였다. 수없이 잡히지 않는 익명들 속에서 떠돌아다니는 말이 아닌, 반드시 누군가에게, 단 한 사람의 익명에게 읽힐, 받는 사람이 있는 편지로 말이다.
나는 2015년부터 최근까지 그가 페이스북에 쓴 글 중에서 누군가에게 향하는 글들, 그리고 그의 세계를 보여줄 수 있는 일련의 일기들을 추슬렀고, 번역하였다. 그리고 나니, 이 편지들이 책이 될 수 있겠느냔 의문이 들었다. 책은 몇 번째 페이지가 되었던 마지막 페이지가 있고, 끝이 있다. 그리고 우린 책을 덮는다. 하지만 그의 일기는 그렇지 않다. 적어도 매 순간 새로 고침 되는 타임라인에서는 말이다. 그리고 사진이 있다. 그가 페이스북에 올린 사진들이다. 그의 글이 페이스북에서 그 자체로 일기가 되었다면, 다시 말해 어디엔가 미리 써두었던 것을 옮겨 쓴 것이 아니라, 페이스북 자체가 일기장으로써 의미를 가진다면, 그가 올린 사진은 보다 직접 자신을 보여주고, 드러낸다. 핸드폰에서 찍은 수많은 사진 중 특정 사진들을 고르고 공유를 한다. 이 사진들은 그의 페이스북이라는 역설적으로 사적이자 공적인 공간 그 중간 어디엔가 있는 것이다. 이 사진들은 한 장의 편지와 함께 엮이면서, 좀 더 사적인 공간으로 은밀하게 끼어들게 된다.
당신은 그가 보낸 한 장의 편지를 받았다. 그리고 두 번째 편지도 받았을 것이다. 한 장의 편지는 이루어질 수 없는 책의 한 페이지가 될 것이고, 우리는 (나도, 그도, 당신도) 그 책의 마지막 장을 보지 못할 것이다. 오늘도 새로운 일기가 쓰일 것이고, 책의 한 페이지가 늘어날 것이다.
— 손우성
글, 사진 : © 김수하
컨셉, 제작, 번역 : 손우성
교정 : 유베르 크라비에르
190x105mm
260쪽
디지털 인쇄
43부
절판
It's no longer strange to write your diary on social networks. I too used to scribble banal stories on a blog. But as Facebook or Twitter became as fashionable as blogs, I stopped writing on these spaces. What's changed about blogging? Has time just gone by? Even though we have friends or followers, I still feel like I'm talking to myself, in a vacuum. I think a blog seemed more like a personal space to me. My room, my home. Even though it's a monologue, its first echo — despite the fact that it's on the internet — was in this personal space framed by me. However, I have the impression that on Facebook or Twitter, everyone talks about their side in one and the same space. Many words that are not really public or really private are mixed together, appear in an endless stream, called a news feed, and are brushed against each other, piled up. In any case, I feel that the words I express dissipate even before they cause a resonance in the course of time, which is called the news flow.
Sooha Kim, the author of Éditions Mensuelles de Mars, writes on Facebook. She also posts photos. What she writes are sometimes whispers that are a little rough or notes from a book or a movie. It's just a diary. Now, maybe there's a question on her mind. Why her? Why her? Why transfer her diaries to paper, the writings posted on Facebook, the writings that can dissipate on the screen, on the news feed, by making a selection, translating them, printing them? It is because the words she gives in this empty space, the news flow, are they heading somewhere, towards someone, without being dispersed, without being broadcast.
Often she speaks to someone in her newspaper. On the thread that connects endlessly, in an empty space, suddenly the "you" appears. She "you" insults you, she talks about her pain that "you" gave her. The diary she writes in Facebook is both a word to someone and a monologue. I would like to move this mysterious recipient - whose identity only she knows - to the letter. Without it becoming a wandering word in an elusive crowd of strangers, I would like to post a letter that is addressed in a safe way to someone, to one person, to be read by one person, who has an anonymous addressee.
I've sorted through her Facebook posts from 2015 until today, the ones that are addressed to someone and can show her world to her. Immediately afterwards, I wondered if these letters could become a book. A book has a last page, and whether it's a full page, it has an end. Then we close the book. But her diary probably won't have an ending. At least, on a news feed that reloads every second.
Then there are photos, the photos she put on Facebook. If her writings are themselves a diary on Facebook, in other words they are not rewritings of drafts she would have written elsewhere, and Facebook has meaning for her as a personal diary, the photos she posts on Facebook show her and expose her more directly. She chooses some of the many photos from her cell phone and shares them. These photos are somewhere between two positions, paradoxically private and public at the same time. These photos, by attaching them to a letter, slip discreetly into a more personal space.
You received a letter. You must have received the second one. A letter will become a page in a book that will never come true and we — you, she and I — will never see the last page of that book. Even today, a new diary will be written, and a page will be added to the book.
— Woosung Sohn
Text, Photograph: © Sooha Kim
Concept, Production, Translation: Woosung Sohn
Proof reading: Hubert Crabières
190x105mm
260p
Laser printing, Frontier photo
43 copies
Out of Print
© ces éditions 2022